L’amiante est encore présente dans des milliers de kilomètres de canalisations en Belgique, principalement sous la forme de conduites en amiante-ciment installées entre les années 1950 et 1980. En 2025, malgré son interdiction, elle reste une source persistante de risque sanitaire, surtout lorsqu’elle est dégradée. Dans cet article, vous découvrirez les dangers de l’amiante dans les canalisations et égouts, les méthodes existantes pour surveiller et gérer ces infrastructures, les obligations légales en vigueur en Belgique, ainsi que les stratégies recommandées pour les particuliers, les entreprises et les services publics. De la détection à l’enlèvement supervisé, nous passons en revue tous les aspects nécessaires à une gestion sécurisée et conforme de l’amiante dans le réseau souterrain belge.
Quels types de canalisations contiennent encore de l’amiante en Belgique en 2025 ?
Les types de canalisations qui contiennent de l’amiante en Belgique en 2025 sont principalement les tuyaux en amiante-ciment, utilisés pour la distribution d’eau potable, les égouts, et les réseaux d’eaux pluviales.
Ces conduites sont identifiables par :
- Une couleur grisâtre ou blanchâtre
- Une rigidité importante
- Une faible résonance au tapement
Elles sont souvent enterrées et invisibles à l’œil nu. Leur durée de vie moyenne estimée est de 50 à 70 ans, ce qui signifie que plusieurs de ces infrastructures atteignent aujourd’hui ou ont déjà dépassé cette limite.
Quels composants d’un réseau d’égouts peuvent contenir de l’amiante ?
Les composants d’un réseau d’égouts qui peuvent contenir de l’amiante incluent :
- Les tuyaux d’évacuation principaux
- Les branchements privés
- Les tuyaux de descente (fallpipes)
- Les regards ou chambres de visite
- Les manchons d’assemblage
Chaque élément doit être inventorié lors de diagnostics de présence d’amiante avant toute intervention de rénovation ou de remplacement.
Où trouve-t-on encore ces canalisations dans le paysage urbain belge ?
On trouve encore ces canalisations dans :
- Les communes rurales à réseau ancien
- Les zones industrielles reconverties
- Les parties périphériques de grandes villes (souvent non rénovées)
- Les ensembles résidentiels construits avant 1990
Des études régionales, comme celles du Vlaams Kenniscentrum Water (VLAKWA), estiment qu’il reste encore plus de 30 000 km de conduites contenant de l’amiante dans le réseau d’eaux en Belgique.
Quels sont les risques sanitaires liés à l’amiante dans les conduites ?
Les risques sanitaires liés à l’amiante dans les conduites résultent de l’inhalation de fibres libérées par dégradation ou cassure du matériau, et potentiellement de l’ingestion de particules dissoutes dans l’eau potable.
Les risques avérés incluent :
- Cancer du poumon (après inhalation)
- Mésothéliome pleural
- Asbestose
- Effets suspectés : polypes intestinaux, tumeurs gastro-intestinales
L’amiante peut-elle contaminer l’eau du robinet ?
Oui, l’amiante peut contaminer l’eau du robinet lorsque :
- Des fissures apparaissent dans les conduites amiante-ciment
- Il y a une érosion interne du matériau sous pression hydraulique
- La réfection non professionnelle des canalisations provoque la dispersion de fibres
Cependant, la toxicité par ingestion reste controversée, selon des études de l’OMS, bien que plusieurs pays imposent désormais un niveau seuil de fibres dans l’eau (< 7 MFL).
Quel public est le plus exposé à ces risques ?
Le public le plus exposé comprend :
- Les ouvriers du BTP intervenant sur réseaux ancien
- Les techniciens des eaux usées
- Les habitants de maisons mitoyennes ou logements anciens rénovés sans diagnostic
- Les enfants et les personnes immunodéprimées (exposition chronique)
Comment détecte-t-on la présence d’amiante dans les conduites ou égouts ?
La détection de la présence d’amiante dans les conduites ou égouts se fait par analyse de matériaux présumés et tests de laboratoire sur frottis de surface ou carottes réalisés via carottage sur la canalisation.
Voici les méthodes couramment employées :
| Méthode | Principe | Coût estimé (€/test) | Résultat en |
|---|---|---|---|
| Analyse microscopique (MOCP) | Compte le nombre de fibres | 100–150 € | 48–72 h |
| Spectroscopie infrarouge FTIR | Identifie les liaisons chimiques | 200–300 € | 48 h |
| X-Ray Diffraction (XRD) | Identifie la phase minérale | 250–350 € | 5 jours |
| Test d’indice d’inhalation d’air (HSE) | Fibre dans l’air ambiant | 400–600 € | 2–5 jours |
Quels organismes réalisent ces diagnostics en Belgique ?
Les diagnostics d’amiante peuvent être réalisés par :
- Des laboratoires accrédités BELAC
- Des entreprises certifiées comme Asbest Verwijderen JK
- Des bureaux d’expertise environnementale (SGS Belgium, AIB-Vinçotte)
Ces entreprises sont autorisées à établir des rapports d’inventaire amiante, documents obligatoires avant toutes rénovations importantes.
Quel cadre légal encadre les canalisations en amiante en Belgique ?
Le cadre légal belge interdit la vente, l’importation et l’utilisation de l’amiante depuis 1998, mais sa présence passive dans les infrastructures existantes est réglementée selon divers régimes régionaux.
Quelles obligations légales en Flandre pour 2025 ?
En Flandre, depuis la VLAREMA 8, il existe une obligation d’inventaire pour :
- Tout bâtiment ou infrastructure avant rénovation
- Vente de biens publics ou collectifs
- Intervention d’urgence sur réseaux d’eaux
L’objectif imposé par OVAM : éliminer tout amiante à risque d’ici 2034.
Et à Bruxelles et en Wallonie ?
Bruxelles impose un diagnostic amiante obligatoire depuis 2022 pour la vente de bâtiments. En Wallonie, la stratégie wallonne sur l’amiante impose une cartographie complète d’ici 2027, avec priorité au secteur public.
Comment procéder au retrait sécurisé d’une canalisation en amiante ?
Le retrait sécurisé d’une canalisation en amiante doit s’effectuer selon les règles de la classe 2 ou classe 3 amiante, sous supervision d’un chef de chantier certifié.
Les étapes d’un chantier type sont :
- Diagnostic et délimitation de zone
- Mise en place d’un confinement étanche
- Humidification du réseau amianté
- Démontage manuel des sections
- Sacs à double emballage (normes UN)
- Transport ADR vers site agréé
Toutes les opérations doivent être consignée dans un registre amiante avec attestations.
Quels coûts prévoir pour le désamiantage de canalisations en 2025 ?
Les coûts pour le désamiantage de canalisations en Belgique en 2025 varient selon la longueur, la profondeur, le type de sol et la classe de risque.
Coût moyen par mètre linéaire :
| Type de terrain | Profondeur < 1m | Profondeur > 1m |
|---|---|---|
| Urbain (béton/asphalte) | 250–400 € | 400–600 € |
| Rural (terre meuble) | 180–250 € | 300–450 € |
| Site contaminé | 500+ € | 800–1000 € |
Ces prix incluent l’étude préparatoire, le containment, la main d’œuvre spécialisée, le transport ADR et les frais de traitement.
Existe-t-il des subventions ou aides publiques pour enlever les conduites amiantées ?
Oui, plusieurs dispositifs existent à l’échelle régionale et communale, notamment :
- Fonds amiante OVAM (Flandre) : jusqu’à 65% du coût couvert
- Primes Énergie intégrant le retrait dans la rénovation globale
- Subventions communales (ex : Gand, Liège) pour syndicats de copropriété
Certaines intercommunales proposent aussi des services groupés de diagnostic gratuit et de désamiantage à tarif réduit.
Quelles sont les responsabilités des copropriétés et des gestionnaires publics ?
Les copropriétés et gestionnaires publics ont l’obligation de :
- Effectuer des inventaires amiante périodiques
- Communiquer les risques aux occupants/utilisateurs
- Prévoir des budgets d’assainissement
- Assurer une traçabilité des interventions
Leur responsabilité civile et pénale est engagée en cas d’exposition suite à une négligence ou d’absence de diagnostic réglementaire.
Quelles sont les alternatives actuelles aux conduites en amiante-ciment ?
Les alternatives actuelles aux conduites en amiante-ciment utilisent des matériaux plus durables, résistants et sans risque sanitaire.
Les plus utilisés en 2025 sont :
| Matériau | Avantages | Durée de vie estimée |
|---|---|---|
| PEHD (polyéthylène haute densité) | Flexible, résistant aux chocs | 100 ans |
| PVC Unplasticisé (U-PVC) | Léger, simple à poser | 50–75 ans |
| Fonte ductile | Résistant à la pression | 75–100 ans |
| GRP (plastique renforcé de fibre de verre) | Très léger, anticorrosif | 50–80 ans |
Ils permettent un remplacement progressif des conduites amiantées tout en améliorant l’efficacité hydraulique du réseau.
Que dit l’ADR 2025 sur le transport de déchets contenant de l’amiante ?
L’ADR 2025 impose que tout transport de déchets dangereux, comme l’amiante, soit :
- Réalisé dans des conteneurs certifiés UN
- Documenté avec transporteurs agréés
- Suivi par un bordereau de suivi des déchets dangereux
- Informé auprès des autorités compétentes
Des sanctions en cas de non-conformité peuvent atteindre 100 000 € d’amende administrative selon le code environnemental.
En 2025, l’amiante dans les conduits et égouts reste un défi technique, sanitaire et réglementaire en Belgique. Bien que son utilisation soit interdite, sa présence dans les infrastructures souterraines exige une gestion rigoureuse. Le diagnostic, la surveillance, le remplacement progressif, la qualification des entreprises spécialisées comme Asbest Verwijderen JK, et l’accès à des aides publiques sont les leviers principaux pour assurer la sécurité publique. Le respect des normes européennes et belges, comme l’ADR, permettra d’accélérer la sortie de l’amiante, dans un objectif commun de santé environnementale et d’urbanisme durable.